Flânerie à Montmartre : entre Anvers et le Sacré-Coeur

On sort du métro Anvers, ligne 2. A l’air libre, sur le terre-plein central du boulevard Rochechouart, bordé d’arbres, on trouve un Paris convivial et animé. De part et d’autre de ce grand axe de circulation, on trouve des boutiques de produits exotiques, des commerces vendant des vêtements de soirées, des robes de mariées. Côté vêtements et pièces de tissus, on est servi : nous sommes tout près du marché Saint Pierre. Pour retrouver ses grands espaces de ventes, il suffit d’emprunter les rues perpendiculaires au boulevard, qui montent vers Montmartre. Elles sont parfois très fréquentées. Certaines sont piétonnes, d’autres sont autorisées aux voitures qui sur une courte distance sont obligé d’avancer au pas, centimètre par centimètre, dans la foule où se mêlent touristes et habitants du quartier.

Les devantures du marché Saint-Pierre ont un côté désuet. Ce célèbre marché aux tissus a été fondé à Montmartre en 1920 mais bien avant d’acheter un espace de vente, les marchands s’y rendaient déjà depuis la fin du 19e.

Beaucoup d’éléments de ce quartier nous rappellent le passé. Les petites échoppes d’artisans, les vieux cafés. Le cliché de Montmartre « décor de cinéma » est parfaitement justifié. On a réellement parfois l’impression d’être propulsé dans un film. On pense bien sûr à Amélie Poulain. On comprend pourquoi Jean-Pierre Jeunet a choisi ces lieux pour raconter l’histoire de son héroïne.

Ici, la ville devient village. C’est peut-être vrai de tous les quartiers de Paris, à des degrés divers. Mais peut-être qu’ici, c’est plus vrai qu’ailleurs. Est-ce à cause des nombreux escaliers ? De la taille des rues ? De la proximité des vignes ? Des petites places qui ponctuent la montée vers le Sacré-Cœur ? En tout cas, la balade entre le métro Anvers et ce monument parmi les plus célèbres du monde vaut à elle seule le détour.

Avant la montée en Funiculaire, une pause au square Louise Michel

Juste en face du Marché Saint-Pierre, on entre dans le square Louise Michel vous tend les bras. On peut y accéder au funiculaire. S’il y a trop de monde et que vous êtes accompagnés d’enfants, n’hésitez pas à faire une pause dans ce très beau square : le manège ravira les plus petits, qui pourront aussi déguster sous les arbres une glace ou une barbe-à-papa.  

La première montée en Funiculaire, une petite aventure en soi !

Les enfants adorent. Les grands aussi. L’ambiance en attendant la prochaine cabine… La découverte de ce véhicule inhabituel, avec ses parois vitrées qui offrent une vue sur Paris apparaissant au fur et à mesure de la montée. Et la montée justement, magique au milieu de la verdure au printemps et en été.



Découvrir le Sacré-Cœur, même pour ceux qui n’aiment pas les visites de monuments, est une expérience inoubliable.  Deux majestueuses statues de bronze accueillent le visiteur, postées à l’entrée de la basilique : le roi Saint-Louis à l’Ouest, Jeanne D’Arc à l’Est, incarnant respectivement la Justice et la Sainteté. Les deux personnages sont représentés à cheval. Les statues sont signées Hippolyte Lefebvre (1863-1935), comme nous le rappelle ce blogueur amoureux de son quartier de Montmartre.

On peut entrer dans le Sacré-Cœur pour y suivre des visites thématiques : animaux, symboles, anges, prière aussi. Mais même si vous choisissez de vous y rendre seul, c’est une expérience particulièrement marquante. On entre dans un lieu de prière mais aussi d’histoire.

De petites places comme des décors de théâtre ou de cinéma

Sortez du Sacré-Cœur et entamez la descente, à pieds cette fois : vous pouvez flâner le long des petites rues environnantes et surtout passer par la place du Tertre, un espace sur lequel les peintres et dessinateurs vous attendent pour faire votre portrait. Cette place est avant tout une atmosphère, une ambiance.  C’est la place principale de l’ancien village de Montmartre. L’espace est particulièrement touristique. Il est décrié pour cela parfois. Pourtant, il a indéniablement gardé une grande part d’authenticité et un charme extraordinaire. On peut s’y arrêter le temps de demander à un artiste de faire son portrait. On peut aussi se poser à la terrasse de l’un des cafés tout autour de la place et contempler le mouvement des touristes et des artistes.

Un passage par la crypte du martyrium

En poursuivant votre descente vers le boulevard Rochechouart, passez au 11 rue Yvonne Le Tac. Là se situe une crypte qui n’ouvre que certains jours au public. L’histoire de cet endroit est remarquable : c’est là qu’aurait eu lieu le martyr de Saint Denis. Particulièrement restreint, l’espace invite au recueillement.  S’y rendre accentue encore le côté « hors du temps » de cette promenade. En plein été, les lieux, à l’abri de la lumière, apportent leur fraicheur au visiteur fatigué.

On en ressort, ébloui par le soleil. On poursuit la descente vers le boulevard. Retour au métro, retour à la ville et son quotidien… Jusqu’à la prochaine balade.